Dur ! Dur !
Avant la reprise, j'ai multiplié les activités pour ne pas penser.
J'ai fait du géocaching dans des landes pas très loin de chez moi, elles devaient être sèches et humides par endroits, inutile de vous dire qu'avec la sécheresse, il n'y avait pas une seule trace d'eau !
L'endroit était très dépaysant et joli !
On se croirait en Bretagne avec toutes ces bruyères!
J'ai poussé un peu plus loin pour une autre série de caches et je me suis amusée avec ces paréidolies poteaux !
J'ai marché lundi :
Il y avait plein de ces petits insectes rouges qui mangent les feuilles de peuplier;
la lumière était jolie :
le soleil éclairait le ventre du chêne :
le marais en sous bois était complètement à sec:
puis je me suis énervée en ramassant ce sac Mac-Do bien lourd et pour cause, il contenait deux croques pas même déballés et tout un tas de sauces et de restes.
Quel mépris ! Pour la nature, pour ceux qui ne mangent pas à leur faim !
Et ce n'est pas tout ce que j'ai ramassé !
Les croques ont fait le bonheur des chats et des hérissons chez moi !
J'ai marché mardi :
Jusqu’à la rivière :
Les niveaux de la rivière et des étangs étaient bien bas !
Mais malgré toutes ces activités ce n'est pas facile en ce moment pour moi, je m'enlise à nouveau, c'est l'effet rentrée et l'effet Alzheimer sans doute !
Je suis dans un brouillard collant et désagréable, comme si je faisais un cauchemar éveillée. Je ne m'autorise pas à analyser la situation tellement j'ai peur de me noyer.
La reprise fût très difficile, dès le jeudi soir après une journée avec mes élèves, mes angoisses étaient là et bien là ! Avec cette désagréable impression de ne pas être maître de ce que je ressens ni de ce que je vis, l'impression d'être tombée dans une situation déplaisante, désagréable et perturbante et de ne pas être à la hauteur.
Et puis, il y a aussi mes parents, la situation devient très compliquée, la santé de ma mère s'est dégradée à vitesse Grand V ces deux derniers mois. Ma mère ne sait plus rien faire seule, pas même manger et elle ne réussit plus toujours à se lever ni à marcher correctement. Plus rien ne fonctionne. Mon père n'a pas été sympa avec ma sœur et moi ces derniers temps mais comme j'ai défendu ma sœur et que mon frère a réagit dans la même direction, il s'est calmé et s'est radouci heureusement... Mais il ne veut toujours pas entendre parler d'aides... Ce qui me fait le plus mal c'est que je pensais qu'avec cette maladie, le malade ne souffrait pas trop, qu'il ne se rendait pas compte de ce qui se passait, ce n'est pas le cas pour ma mère. Elle est triste en permanence, se plaint d'avoir mal, d'avoir peur, voudrait que ça s'arrête, elle n'arrête pas de dire " c'est plus possible, je veux m'en aller, je veux mourir ! " Samedi dernier, elle allait très mal, mon père raconte en boucle tout ce qu'elle ne sait plus faire, et je crois bien qu'elle comprend ce qu'il dit car ensuite elle va encore plus mal. A un moment heureusement mon Grand a rendu service à mon père pour une histoire d'ordinateur et de téléphone, nous sommes restés à quatre avec mon frère, ma sœur et ma mère et ma sœur voyant que ma mère s'énervait de plus en plus s'est mise à chanter. Cela l'a calmée tout de suite, du coup nous avons continué tous les trois à lui chanter des chansons qu'elle aimait bien et mon frère lui passait ses musiques préférées. Elle s'est apaisée et elle souriait. Je suis si triste de voir ma mère dans cet état, elle n'a pas mérité ça...
Voilà dans quelles conditions j'ai repris le boulot. La première journée fût éprouvante surtout que cette année j'ai à nouveau des petites sections et une enfant handicapée qui n'aura malheureusement pas son quota d'heures d'AESH, pas de budget ! La journée s'est passée plutôt bien mais j'ai paniqué le soir, je voyais tous ces petits élèves comme des monstres en puissance, je me suis dit que jamais je n'arriverais à gérer ces enfants qui n'ont plus peur de rien, qui n'écoutent pas, qui ne répondent pas à leur prénom, qui crient pour tout pour rien et qui frappent !
Vendredi main ce fût très difficile d'aller travailler, je me sentais comme il y a 23 ans quand j'avais dû reprendre le travail après mon congé maternité pour mon fils. J'avais fait une matinée et je n'avais pas pu retourner travailler l'après-midi, j'avais totalement fui tellement la tache me paraissait insurmontable... J'ai toujours peur que cela ne m'arrive à nouveau.. J'avais eu un congé de 6 mois !
Je suis allée travailler et j'ai trouvé que S. était mignon à s'émerveiller pour tout pour rien même s'il criait beaucoup, que c'était super chouette d'avoir pu faire sourire L. J'ai grandement apprécié les excuses et le câlin de G. qui m'a dit qu'elle me demandait pardon de s'être sauvée quand je l'avais appelée et qu'elle n’embêterai plus la petite fille. J'ai bien ri quand la maman de . m'a raconté que sa fille lui avait dit que je leur avait donné des tartines pour s’asseoir dessus ! C'était en fait des galettes ! Bref, je me suis raccrochée à tout ce qui pouvait être positif, mais qu'est-ce que c'est dur quand même, j'ai la boule dans la gorge au moment où j'écris tout cela...
Samedi je suis allée marcher, j'en avais fort besoin mais j'ai eu du mal à déconnecter.
Lundi soir l'orage est arrivé :
Cela a un peu arrosé le jardin mais n'a pas rempli les cuves à eau.
Aujourd'hui c'est mercredi, je n'arrive pas à me détendre, j'ai travaillé toute la matinée avec l'étrange sensation d'avoir oublié quelque chose, je n'arrive pas à me dire que même si j'ai oublié quelque chose ce ne sera pas grave ...
Avant de travailler j'ai déposé ma voiture au garage pour diagnostiquer la panne de ma climatisation.
Un peu avant midi le garage m'a appelée pour me dire que c'était bien le compresseur qui était en panne.
Ils m'ont proposé de réparer tout de suite, j'ai dit oui, c'est pourtant plus cher que la première proposition que m'avait faite Norauto mais bon, la voiture était déjà sur place, j'ai une voiture de prêt dans ma cour...
J'ai l'impression d'avoir fait une bêtise en acceptant la réparation...
Est-ce que j'ai vraiment besoin d'une climatisation ?
J'aimerais tellement ne plus avoir besoin d'une voiture...
Voilà, comme vous pouvez le lire, je me torture l'esprit pour tout pour rien!
Je vais sans doute aller marcher ou m'occuper du jardin si j'arrive à préparer quelque chose à manger...