Coïncidence...
Je voulais vous raconter quelque chose qui s'est passé à l'école et voilà qu'avant d'écire je tombe sur un article rapporté par Ey@el qui fait rudement écho à ce dont je vais vous parler.
Je vais d'abord revenir en arrière, j'ai un frère de 13 mois de moins que moi, nous avons été élevés ensemble presque comme des jumeaux. Nous avons toujours été très complices, il n'y a jamais eu de bagarre ou de dispute entre nous. Mon frère était doux et gentil pas comme les autres garçons, il n'aimait pas la violence, il était timide, ça lui a valu de bien mauvais moments à l'école primaire, au collège et puis au lycée. il ne correspondait pas à l'idée que mon père se faisait d'un garçon, il aurait voulu qu'il se batte, qu'il soit fort, qu'il fasse un métier viril, mon frère était bon en français, a apprécié la philo, aimait lire, aurait voulu faire une filière littéraire mais a été orienté vers la mécanique pour plaire à mon père. Il s'est laissé faire, dommage pour lui....
Quand j'ai attendu mon premier enfant, j'étais contente d'avoir une fille, j'avais l'impression que je n'aurais pas été capable d'élever un garçon, je n'aimais pas ce que je voyais dans mon métier, des garçons bagarreurs, violents.
Mon deuxième enfant était une fille mais je l'ai malheureusement perdue à 5 mois de grossesse. Double deuil, un enfant, une fille.
Quand on m'a annoncé que mon troisième enfant allait bien et que c'était un garçon, j'ai pleuré, je ne voulais pas de garçon, j'avais peur d'avoir un garçon, peur de ne pas savoir l'éduquer, peur qu'il devienne comme tous ces garçons de l'école, violents, turbulents, pénibles.
Et puis il est arrivé et déjà nouveau-né, il ne ressemblait pas à tout ce que j'avais craint . Il a grandi, il a côtoyé des garçons terribles, pas de chance pour lui dans sa classe de la maternelle au cm2 il y avait de sacrés cas! J'avais peur qu'il prenne modèle sur eux, mais non, il est resté toujours égal à lui même, calme, gentil, sensé, raisonné.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce cette année encore, nous sommes confrontées à une classe de petite section avec des garçons très violents qui frappent tout le monde et n'ont peur de rien. Certains sont les petits frères d'ainés qui étaient déjà terribles. Ce matin et cet après-midi j'ai eu un élève de petite section dans ma classe la maîtresse et l'atsem ne savaient plus quoi faire pour qu'il arrête de frapper. Je lui ai demandé pourquoi il tapait, il m'a répondu " parce que", je lui ai dit que ce n'était pas une réponse;. Je lui ai demandé s'il tapait ses deux frères. Il m'a répondu que oui ! J'ai demandé quelle était la réaction de ses parents. Il m'a répondu qu'ils ne faisaient rien. Je lui ai demandé s'il était puni à la maison pour avoir tapé ses frères. Il m'a répondu que non. Je lui ai donc expliqué qu'ici nous n'étions pas à la maison et qu'il ne verrait jamais un adulte frapper un enfant et que nous ne voulions pas qu'il frappe les enfants. Je lui ai répété plusieurs fois que c'était interdit.
Alors à ce stade de la discussion je me dis que tout de même pour que les petits frères de ces garçons terribles soient encore plus terribles eux-mêmes, ça doit vraiment être un problème d'éducation. On trouve presque normal aujourdhui qu'un garçon soit turbulent, violent, arrogant, par contre pour une fille, ah, ça non, ce n'est pas possible. On crée une image détestable du petit garçon, un petit homme viril.
Alors ? Fille ou garçon, faut-il vraiment choisir ?